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Biais cognitif définition : buzzword ou concept scientifique ?

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Temps de lecture 5 min

article definition biais cognitif

Biais cognitif définition : est-ce un réel sujet de sciences cognitives ou un simple concept marketing en vogue ? Une chose est sûre, ce concept fait beaucoup parler en 2023. Et si nous vous disions que maîtriser les biais cognitifs pourrait être une formidable soft skill à développer chez un manager ? Analyses rationnelles, prises de décisions objectives, attitude assertive… La maîtrise de ce mécanisme cognitif pourrait être la clé de nombreuses situations.

Biais cognitif définition : comprendre ce buzzword

La définition du biais cognitif en toute simplicité !

Le biais cognitif est un raisonnement rapide qui nous pousse à prendre une décision hâtive. Le cerveau emprunte un raccourci pour traiter une information en quelques minutes, voire quelques secondes. Cette partialité cognitive est influencée par :

  • Des préjugés
  • Des émotions
  • Des habitudes mentales
  • Des limitations perceptuelles et attentionnelles  

Le problème ? Ce mécanisme est directement responsable d’erreurs d’interprétation et de jugements irrationnels. Il mène in fine à des erreurs dans la prise de décision. Embêtant pour un manager, n’est-ce pas ?

Quelle est l’origine de ce mécanisme de psychologie cognitive ? 

Jadis, à l’époque de nos ancêtres des cavernes, le processus décisionnel devait être très rapide pour se défendre immédiatement face à la menace des prédateurs. Le cerveau humain s’est formé sur ce besoin primitif ! Il a alors créé des raccourcis cognitifs pour pouvoir trancher rapidement.

Aujourd’hui cela se traduit par un mécanisme de prise de décision inconscient et automatique. Le but est toujours d’optimiser notre fonctionnement, notre énergie et de réduire la complexité des situations. L’individu raisonne et agit avec une rationalité limitée.

Ce raccourci lié à la psychologie cognitive s’applique d’autant plus au monde actuel et aux managers qui sont, chaque jour, confrontés à une quantité d’informations importante. À l’origine, il s’agissait d’un mécanisme de survie. Mais aujourd’hui la prise de décision hâtive liée à un biais cognitif n’est plus le meilleur mode de raisonnement.

La recherche autour de cette science cognitive 

La définition du biais cognitif actuelle fait suite aux travaux d’Amos Tversky et Daniel Kahneman en 1972.

Attention vos oreilles (ou vos yeux), aujourd’hui la recherche aurait identifié pas moins de 200 biais cognitifs. Mais rassurez-vous, certains biais sont plus récurrents que d’autres. Ce qui est sûr, c’est que vous êtes bien trompés par votre cerveau. Bien plus que vous ne le pensez d’ailleurs.

Les managers ne sont bien sûr pas en reste sur cette tendance cognitive ! Cet article reviendra sur des exemples de biais cognitifs fréquents dans un contexte professionnel.

Les modes de pensées de notre cerveau : automatique VS adaptatif

Dans cette partie sur le biais cognitif définition, il est important de noter que le cerveau fonctionne avec deux modes distincts. 

    1. Le mode automatique : Il est déclenché quand une situation nous paraît simple. Il peut aussi être activé lorsque nous sommes sous pression et que nous devons prendre une décision hâtive. Notre esprit d’analyse et notre rationalité sont alors limités. Ce mode peut être assimilé dans certains cas à la « pensée automatique ». 
    2. Le mode adaptatif : Il est déclenché quand une situation est nouvelle et complexe. La réflexion est plus longue mais la partie analytique du cerveau est davantage sollicitée. La prise de décision est alors mesurée et objective.

    schema-cerveau-biais-cognitif

    Biais, dissonance, distorsion cognitive… Votre cerveau vous trompe ?

    Le langage de la psychologie cognitive est large. Mais vous l’aurez compris, que ce soit un biais, une dissonance ou une distorsion, votre cerveau vous trompe ! Ces concepts vous mènent directement vers des erreurs de raisonnement.

    En plus de la partie sur le biais cognitif définition, nous vous proposons un petit tableau récap’ pour vous aider à comprendre la science cognitive.

    Biais cognitif définition Dissonance cognitive définition Distorsion cognitive définition
    Jugements, croyances et raisonnements influencés par les émotions, l’expérience personnelle ou les stéréotypes.

    Rapide mais souvent erroné.

    Inconfort psychologique ressenti lorsque deux croyances ou attitudes en conflits sont maintenues simultanément.

    Exemple : vouloir réduire le sucre mais ne pas résister à un carré de chocolat en dessert.

    Interprétation biaisée de l’information qui entraîne une conclusion fausse ou illogique. 

    Exemple : « Je n’ai pas atteint mes objectifs, je suis nul.le ».

    Biais cognitif exemple : apprendre à identifier les patterns

Les situations propices aux biais cognitifs

Certains contextes peuvent particulièrement influencer notre perception, jugement et /ou interprétation. Dans le cadre de l’entreprise et du management, le cerveau a tendance à fortement tromper les individus par des biais cognitifs lorsqu’ils sont confrontés à :

  • Une surcharge d’informations. Dans ce cas, le cerveau filtre la donnée de manière partiale. Il simplifie la ou les situation.s en y projetant son ressenti.
  • L’urgence. Dans ces cas, la tendance cognitive est de prendre une décision rapidement sans prendre le temps d’analyser tous les paramètres.
  • Le manque de sens. C’est la situation parfaite qui mène vers le préjugé cognitif ! Le cerveau préfère reconstruire une histoire qui lui semble cohérente plutôt que d’accepter la complexité ou la partie inconnue d’un problème / d’une situation.

Quels sont les différents biais cognitifs les plus répandus chez les managers ?

  Biais cognitif définition Biais cognitif exemple
Le biais de confirmation La plus répandue !
Ici la personne part avec une hypothèse de départ. Dans son processus de réflexion, elle ne va accorder de l’importance qu’aux faits qui pourraient confirmer cette hypothèse de départ.
Avoir un a priori négatif sur son nouveau collaborateur et ne retenir que les aspects négatifs de sa personnalité.
Le biais d’ancrage Nous pouvons définir ce biais comme « le premier qui a parlé a raison », ou presque. Le premier qui parle ou propose une idée instaure les bases et la valeur de référence du dialogue. Un manager qui demande un report pour le soir à 18h. La potentielle négociation du délai se fera à partir de la 1ère deadline annoncée.
La malédiction du savoir Ici le manager suppose que son collaborateur a un niveau de savoir égal. Il n’envisage pas que son interlocuteur ne comprenne pas tout d’une discussion, d’un brief ou d’une consigne. Utiliser des termes très techniques lors de l’onboarding et d’une formation d’un nouveau collaborateur.
Biais de disponibilité Ou heuristique de disponibilité. La personne se fie aux savoirs acquis ou liés aux expériences passées face à une question. Elle estime maîtriser suffisamment le sujet et ne fait pas de nouvelles recherches pour mieux cerner la problématique. Cela peut vite aboutir à une erreur de raisonnement.  Un manager qui prend une décision stratégique basée sur une précédente expérience professionnelle, sans prendre en compte les nouvelles données de son nouveau marché.
Biais de représentativité Cette partialité cognitive revient à généraliser une idée, un cas ou une observation particulière à un ensemble. Autrement dit, considérer une particularité valable pour tous les autres champs d’applications. Planifier et fixer des rendements futurs en se basant sur un seul mois de l’année passée.
Biais d’attribution Distorsion du système cognitif qui lie l’échec ou le succès d’un collaborateur à son talent et/ou ses caractéristiques personnelles, sans prendre en compte les circonstances. Attribuer la baisse d’efficacité d’un collaborateur à un manque de compétences alors qu’il rencontre un problème de santé handicapant (migraines à répétition, anémie…).
Effet Dunning Kruger Cette tendance cognitive se produit lorsque le collaborateur ne maîtrise pas un sujet mais pense mieux savoir que l’expert métier. Il va ainsi simplifier son raisonnement et sous-estimer tous les paramètres du sujet.  Demander à un collaborateur de produire un rendu en une demi-journée alors que cela nécessiterait au minimum une journée complète de travail.

Pourquoi est-ce important de travailler la partie cognitive de son cerveau ?

Le leadership et les qualités d’un bon manager

Vous l’avez sans doute compris via cet article au sujet du biais cognitif définition, notre cerveau a tendance à porter des jugements ou prendre des décisions de manière plutôt irrationnelle. Pourtant les qualités attendues chez un manager seront plutôt l’objectivité, l’impartialité voire même, l’intelligence émotionnelle. En somme, une liste de Soft Skills inportante à travailler. 

Aujourd’hui, les défis quotidiens d’un manager sont davantage liés à la complexité des missions : recruter, budgéter, communiquer… Notre cerveau a pourtant conservé les réflexes de nos ancêtres et ces réflexes de pensées peuvent incontestablement les induire en erreur sous la pression ! Les études neuroscientifiques sont formelles : tous les détenteurs d’un cerveau subissent des biais cognitifs… D’où l’importance de se former à cette Soft Skill liée aux sciences cognitives. 

Biais cognitif exemple : comment l’illustrer en entreprise ?

Comme dit le dicton, l’erreur est humaine ! Et cette tendance cognitive n’échappe pas au monde de l’entreprise, loin de là. Voici quelques exemples de biais cognitifs pour illustrer nos propos :

  • Vous vous entêtez dans un projet auquel vous ne croyez plus vraiment, uniquement car vous vous êtes déjà engagés et avez investi beaucoup de temps.
  • Votre collègue qui est obnubilé par son idée et ne semble pas réceptif à vos arguments sur la direction d’un projet.
  • Votre N+1 reste attentif les premières minutes de la réunion, il divague ensuite sur son portable et ses e-mails. Résultat ? Il n’a retenu que votre première idée.

Biais cognitif exemple : un outil d’influence ?

Oui et non… Il s’agit davantage d’un outil qui peut aider l’analyse situationnelle et l’affirmation de soi. Il peut aussi aider les managers à comprendre certaines prises de décisions irrationnelles de leurs collaborateurs et fluidifier les échanges. Voici quelques exemples de biais cognitifs qui peuvent les aider à s’affirmer en douceur.

Utiliser le biais d’ancrage pour imposer son leadership

Le manager peut commencer une réunion de cadrage entre plusieurs services en annonçant immédiatement les délais nécessaires à son équipe pour réaliser un projet.

Les plus :

  • La négociation avec les autres services ou la direction se fera par rapport au réel besoin de son équipe.
  • Son équipe ne sera pas stressée par des délais insoutenables imposés par une autre direction.

Comment identifier une décision irrationnelle ?

La science cognitive est très intéressante pour faire la différence entre un raisonnement objectif et subjectivité d’interprétation. Elle donne également les outils pour expliquer rationnellement un comportement influencé par une distorsion cognitive. Le manager peut alors rentrer dans un débat en distinguant la partie cognitive et émotionnelle de la partie objective. Utile pour éviter ou gérer des conflits, n’est-ce pas ?

Biais cognitif exemple : s’imposer face à la pression de groupe

Pas toujours facile de porter sa voix et d’affirmer son point de vue lors de réunions stratégiques ou de réunions avec ses pairs. Cela peut notamment s’expliquer par le biais lié à la pensée de groupe où la décision tend plutôt vers un consensus. Mais nous avons vu tout au long de l’article que de nombreux autres biais existaient. Et, vous devez vous en douter, plus nous sommes nombreux, plus les chances d’être confronté à une déviation cognitive augmentent.

Se former à ce type de biais cognitif, c’est être apte à savoir prendre du recul et analyser les erreurs de raisonnement. Lorsque nous sommes informés, il est alors plus facile de se faire entendre, de challenger un groupe et de proposer une nouvelle piste de réflexion. C’est un bel outil d’assertivité 😊

La formation sur les biais cognitifs de Skillsday donne toutes les clés aux managers pour apprendre à gérer les biais cognitifs. De nombreux outils sont proposés, notamment pour gérer les réunions de groupe et aider à faire naître de nouvelles idées pour chaque collaborateur. Biais cognitif exemple, cas pratique, mise en situation interactive, carnet de notes… La pédagogie a été pensée pour que chaque apprenant puisse assimiler et appliquer concrètement le contenu.

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Ressources pour approfondir le sujet du biais cognitif définition

Liste des autres biais cognitifs

Cet article sur la définition des biais cognitifs et son enjeu en entreprise, vous a appris qu’il existait au moins 200 biais et distorsions cognitives. Si vous voulez investiguer un peu plus le sujet, nous vous proposons une liste de biais cognitifs :

1. Effet de halo
2. Effet de récence
3. Biais de cadrage
4. Effet de négativité
5. Effet de contraste
6. Biais d’attribution
7. Biais de récence inverse
8. Biais de statu quo
9. Effet de primauté
10. Biais de projection
11. Effet de cohorte
12. Biais d’excès de confiance
13. Biais de focalisation sur le présent
14. Biais de la survie
15. Biais de la normalité
16. Biais de la fausse unicité
17. Biais de l’attribution hostile
18. Effet de justesse
19. Biais de la régularité
20. Biais de l’effet de paresse

La définition des biais cognitifs via la littérature

Si vous avez une âme plutôt littéraire, il existe de nombreux livres sur la science cognitive.

L’incontournable ouvrage « Thinking, Fast and Slow » par Daniel Kahneman

livre biais cognitif definitionCe livre est un classique sur la science des biais cognitifs. Il revient en détail sur les deux modes de fonctionnement du cerveau : adaptatif et automatique. Il explique comment fonctionne la partie rapide et intuitive ainsi que la partie plus lente et rationnelle. C’est un excellent ouvrage pour s’initier au sujet et comprendre les mécanismes de notre cerveau.

Biais cognitif exemple : l’ouvrage d’Olivier Sibony « Vous allez commettre une terrible erreur »

livre biais cognitifs olivier sibonyCe livre est parfait si vous recherchez des exemples de biais cognitifs appliqués aux entreprises. Cet ouvrage explique le lien entre les erreurs de jugement et la manière de penser via des raccourcis mentaux. Il illustre parfaitement comment les biais cognitifs peuvent provoquer des erreurs de raisonnement et dans le processus de prise de décision. Il est parfait pour apprendre à reconnaître une déviation cognitive et éviter les erreurs de jugement.

Le livre « Influence: The Psychology of Persuasion » par Robert Cialdini

livre biais cognitif influence of persuasinoCe livre de psychologie cognitive met en lumière le rapport entre techniques de persuasion et utilisation des biais cognitifs. L’auteur expose six grands principes de persuasion qui influencent chaque individu de manière inconsciente. Au-delà d’une simple définition de biais cognitif, il vous aidera à utiliser ces principes de manière éthique pour influencer les autres.

La formation manager de Skillsday en e-learning

Si vous recherchez une formation ludique et impactante pour vos collaborateurs, Skillsday a LA solution faite pour vous ! La formation biais cognitifs en e-learning propose de sensibiliser vos équipes aux mécanismes de biais cognitifs. 9 biais les plus répandus en entreprise sont étudiés à la loupe avec des exemples pratiques et solutions concrètes pour y remédier.

Les petits plus ? La formation digital learning s’adapte à tous les devices pour correspondre aux habitudes de chacun. Elle est aussi accompagnée d’un cahier d’exercices pour que les apprenants puissent prendre des notes durant chaque étape de la formation.

Les sites sur la psychologie cognitive

Si vous êtes plutôt digital native et que le sujet de distorsion cognitive & science cognitive vous intéresse, nous avons sélectionné 2 sites qui devraient vous plaire :

  • CogLab pour des articles, des vidéos, des podcasts et des ressources éducatives sur la psychologie cognitive. Il aborde un large éventail de sujets, tels que la mémoire, l’attention, la perception et la pensée.
  • Neuromedia pour des informations sur la psychologie cognitive, les neurosciences et la communication. Il propose des articles, des vidéos et des interviews avec des chercheurs et des experts dans ces domaines.

 

Cet article sur la définition du biais cognitif vous a mis l’eau à la bouche ? Si ce sujet vous intéresse, vous devrez adorer notre webinaire SHOT. Nous présentons en 30 minutes seulement la formation biais cognitifs avec notre directrice pédagogique Bérengère. Cerise sur SHOT : nous ouvrons des accès privilégiés pour tester la formation à la fin du replay.

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